La première journée comprenait, pour moi, le voyage d'aller.
Départ le samedi matin à 7 heures 30, seul.
Frisquet le Gers, à cette heure et à cette saison, mais
heureusement, il fait déjà grand jour et le soleil va bientot monter
dans le ciel pour réchauffer le motard dans le coltard.
Malgré quelques caprices, mon PDA fonctionne et le
branchement réalisé la veille est sans problème (installation de
deux prises "allume-cigare" dans l'intérieur du carénage
droit - accessibilité particulière mais discrétion assurée). Les
caprices, c'est la connexion du chargeur au PDA qui va me causer bien des
problèmes.
L'écran est bien lisible et le montage sur le couvercle du
bocal de freins est sans problème. Le "Navigon" est impeccable. Un
trait orange matérialise la route à suivre, les changements de direction
sont annoncés largement à l'avance, les kilométrage, temps restant,
vitesse instantanée, altitude sont précisés de sorte que les infos
sont vraiment complètes.
Il reste donc 530 km à travers le Lot et Garonne, l'Aveyron
et la Lozère avant d'atteindre l'Ardèche. Le froid, qui m'engourdit
un peu, et le manque de sommeil me font apprécier moyennement la première
moitié du parcours. La plus belle portion sera celle qui relie la
sortie de l'A 75 à Mende en suivant la vallée du Lot, puis celle Mende
à Aubenas à travers le massif superbe du mont Lozère : un nuancier
de verts incroyable, des landes rases et des bocages, un climat sans
doute frais, car meme à cette heure avancée on apprécie de chauds
vetements. Il ne faire guère de doute que cette
partie de montagne, à l'ouest de la ligne de crete, est bien
arrosée. C'est d'ailleurs un vrai chateau d'eau qui irrigue une bonne partie de la France à
partir de ses sources : celles de l'Allier et de la Loire, au mont
Gerbier de Jonc, celles de l'Ardèche qui va vers le Rhone et celles du Lot qui
va à la Garonne.
J'atteins bientot la route du Puy à Aubenas et le paysage
commence à changer. On passe à l' "Auberge rouge" et on traverse
de profondes forets, comme celle du Bouzon. En descendant sur le
versant est, le long de l'Ardèche, la température se réchauffe
rapidemment. A Aubenas, elle est devenue étouffante et il est temps de
retirer quelques oripaux excédentaires. Le contraste entre les
températures sur 60 kilomètres est saisissant.
J'arrive enfin au point de ralliement avec 5 minutes de
retard, mais tout le monde est encore là et je suis loin d'etre le
dernier.